Les mutineries à bord des navires négriers qui amènent les natifs à Maurice étaient fréquentes et parfois très violentes. En 1721, un certain « Tomba », chef de village dans son pays, se révolte contre les colons avec l’aide d’un homme et d’une femme. À trois, ils tuent trois surveillants avant d’être arrêtés par le reste de l’équipage. Malgré leur force physique hors-du-commun, ils n’ont pas été exécutés. En revanche, la femme a été torturée et tuée en guise d’exemple.
Cependant, c’est le 27 octobre 1725 que le Vautour, négrier français, connaît une mutinerie réussie. En effet, le capitaine descend à terre avec certains marins pour faire le plein de vivres avant la traversée vers Maurice. Les Malgaches se soulèvent violemment en utilisant les outils et ustensiles de cuisine pour chasser les surveillants négligents hors du bateau. Certains marins grimpent aux voiles, d’autres sont tués au combat. Une bataille éclate avec des navires voisins qui sont alertés par les cris. Les Malgaches utilisent les fusils des marins pour tirer sur les marins des autres navires, ils coupent l’ancre, dérivent jusqu’à s’échouer sur la terre ferme et les Malgaches s’enfuient dans la forêt, aidés par les Malgaches côtiers, sans jamais être retrouvés.
Le 27 novembre 1738, à bord de l’Africain, un « nègre anglais » dirige un gouvernement qui réussit à tuer le capitaine du négrier. Le 19 mars 1775, le navire la Flore connaît une insurrection violente qui aboutit à la victoire des Malgaches. Ils marquent les colons au fer et reconduisent le navire vers les côtes malgaches. Ils pillent les trésors de la calle du bateau et réussissent, grâce aux pirogues, à accoster clairement. Ce jour-là, 104 Malgaches se libèrent du destin qui leur est imposé. De nombreuses plaintes de ce genre ont été enregistrées, comme celle du 14 mai 1780 où une révolte est menée par Bororo, sorcier Mozambicain qui reconnaît les faits et s’auto-condamne en disant perfectionner son plan de révolte.