Les Malgaches gardent longtemps l’espoir de retourner chez eux. Ils comprennent que le vent venant de l’Est, les négriers mettent plus de temps à les emmener à Maurice qu’il leur faudrait pour retourner vers Madagascar. Ainsi, les piroguiers malgaches font des accords avec les marrons pour leur permettre de mettre les voiles. Ainsi, il est ordonné de ne garder que les piroguiers venant de Gorée en Afrique de l’Ouest afin d’éviter toutes alliances avec les Marrons mozambicains ou malgaches. Bernardin de St Pierre mentionne même des marrons ayant construit une pirogue géante à 8 km de la côte. Elle est brûlée et admirée comme un symbole de l’amour de la liberté par l’auteur de Paul et Virginie. Le 3 mars 1791, un règlement limite le droit de posséder des pirogues de plus de 15 pieds à tous ceux qui ne sont pas connus comme de grands propriétaires terriens. Le but est de limiter les possibilités d’évasion des marrons. La veille, une pirogue est volée à l’un des membres de l’assemblée coloniale de Port-Louis par cinq esclaves qui voguent vers Madagascar. Nous avons des cas rapportés d’esclavés affirmant que le retour vers la Grande-Terre serait plus rapide que le chemin emprunté pour venir, puisque les vents et les courants seraient en leur faveur.